Les 25km de la Cabrera Channel reportés

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Présentation :

Pendant une semaine, du 25 mai au 1er juin 2013 est programmé un grand évènement d’eau libre aux  îles Baléares en Espagne : Le « Best Fest ». Au programme, 12 épreuves différentes de natation en eau libre, il y en a pour tous les âges et tous les niveaux. 

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En clôture de ce festival, le samedi 1er juin, une épreuve de 25km (pour laquelle je me suis inscrit) doit avoir lieu : la « Cabrera Ultraopenwater ». C’est le « Big one » du festival. Il s’agit d’une randonnée de 25km depuis l’archipel de Cabrera jusqu’à la plage de Sa Rapita à Majorque. L’île est un parc national maritime et avec un peu de chance, il est possible de croiser des tortues et des dauphins ! Cette traversée s’effectue en 2 groupes de niveaux différents, chaque groupe est accompagné d’un bateau pilote (un groupe à 3,5km/h et un groupe à 2,8km/h). Nous devons nager 55’ ensembles et nous arrêter 5’ pour nous ravitailler. Ceux du groupe qui ne parviennent pas à effectuer la distance en 55’ sont disqualifiés. Les nageurs doivent nager ensemble pendant les 22km et les 3 derniers kilomètres sont libres.

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Cette randonnée aquatique peut se faire avec ou sans combinaison. A cette période de l’année, aux Baléares, l’eau est habituellement à 20-22°C et à l’extérieur il doit faire environ 35°C. Avec de telles conditions, j’envisageais donc de faire la traversée comme un entraînement préparatoire à mes traversées estivales à venir…

Le briefing :

A mon arrivée sur l’île de Palma de Majorque c’est un vent de folie qui souffle, avec un thermomètre qui avoisine péniblement les 20°C. Même les habitants sur place ont l’impression que l’hiver n’est pas fini… Je me précipite alors vers la mer pour faire un plouf afin de gouter l’eau et là, le thermomètre a du mal à afficher 17°C !

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Ce que j’imaginais être une simple promenade commence à devenir dans ma tête une dure épreuve où il me sera difficile, sans combinaison, d’attendre les nageurs du groupe et de poireauter 5 minutes en statique pour attendre que tout le monde se ravitaille. Je pars donc au briefing avec une certaine apréhension. Là, on nous explique le règlement de la traversée, le matériel obligatoire à avoir le jour J et les conditions d’annulation (si le vent dépasse force 3, s’il y a des creux de vague de 1 mètre, …) Devant l’incertitude des conditions météorologiques, les organisateurs répondent que normalement le samedi le vent devrait faiblir et qu’il serait même envisageable de reporter la traversée au dimanche.

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Cette annonce n’est pas du goût de la plupart des nageurs présents car nous avons tous des bateaux ou avions à prendre pour rentrer le dimanche matin. La traversée reste donc programmée le samedi et nous avons rendez-vous le matin à 6h à Sa Rapita (lieu d’arrivée) pour nous rendre ensuite en bateau jusqu’à l’île de Cabrera.

50km en Zodiac :

Lorsque j’arrive à 5h45 sur le lieu du rendez-vous, le vent souffle toujours autant. Malgré tout, les nageurs se préparent à l’abri de la tente blanche dressée près de l’arrivée, prêts à en découdre avec les 25km qui nous attendent.

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Avec 2 autres nageurs plus téméraires nous regardons « les nageurs combi » enfiler leur 2ème peau pendant que nous préparons le matériel obligatoire pour pouvoir participer : une bouée gonflable que l’on doit tracter avec le dossard, un sifflet, une paire de lunettes de rechange et un produit énergétique de plus de 200 k/cal. Une fois équipés, les 25 nageurs et les organisateurs embarquent sur les bateaux qui doivent nous amener sur l’île de Cabrera. Pour ma part, je me retrouve sur un Zodiac avec 3 autres nageurs combi.

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Lorsque nous sortons du port de Sa Rapita, nous commençons un long trajet des plus éprouvants. La pluie fait son apparition et le vent de coté est de force 4. Plus nous approchons de l’île et plus la mer se forme, nous sommes secoués par des creux de plus d’un mètre. Avant d’arrivée sur l’île, les bateaux s’arrêtent et marquent une petite pause, tout le monde se regarde. Nager là-dedans me paraît être de la folie. Dans aucune épreuve en solo, avec des conditions pareilles on ne prend le départ. Et bien là, apparemment si, car les bateaux reprennent leur route. Arrivés à l’île de Cabrera, la pluie a cessé de tomber mais la mer est toujours aussi agitée. Alors que nous dérivons vers les rochers de l’île, je plonge mon thermomètre pour voir affiché un 16,4°C !!  Je me dis que c’est irraisonnable, ils ne peuvent pas nous laisser partir, surtout que certains nageurs sont peu expérimentés et qu’avec ces conditions il sera quasi impossible de tenir le timing. Malgré tout, quelques nageurs en combinaison du groupe des 2,8km/h se préparent à se mettre à l’eau, inconscients de ce qui les attend. Quand soudain, j’entends au talkie-walkie les gardes côtes de Sa Rapita interdire la réalisation de la traversée. Sage décision !!! Nous faisons donc demi-tour et regagnons Sa Rapita en Zodiac à toute vitesse en faisant des sauts au milieu des vagues, un véritable « tape-cul ». A l’arrivée, je suis aussi épuisé et secoué que si je l’avais fait en nageant…

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La décision finale :

Vers 10h du matin, sous la tente de l’organisation, tous les nageurs sont réunis pour connaître le dénouement de cette aventure avortée. A l’extérieur, le vent commence à se calmer et le soleil fait de légères apparitions. La décision est prise : la traversée est reportée au lendemain matin, même heure. Le problème pour la plupart d’entre nous, c’est que le lendemain nous ne sommes plus là car nous avons des avions ou des bateaux à prendre. Un appel est donc fait pour savoir qui pourra être présent le lendemain. Au final, plus d’une dizaine de nageurs participeront à la traversée qui aura bien lieu le dimanche. Pour les autres, comme moi, notre inscription est reportée à l’année prochaine !!!! Hasta luego amigos !

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