La natation en eau libre correspond à toutes les épreuves qui se déroulent en mer, en lac ou en rivière.
Pour pratiquer cette discipline, le nageur est en maillot de bain et il peut s’équiper de lunettes protectrices, d’un bonnet de bain, mais la combinaison est strictement interdite.
Afin de lutter contre le froid et les irritations dues au sel, il utilise de la graisse (vaseline, lanoline ou graisse à traire) qu’il se passe sur le corps
Lors de ces épreuves nautiques, le nageur en eau libre doit faire face aux éléments et il est confronté à une ou plusieurs forces naturelles que sont le vent, les courants ou les marées. Ces éléments ne sont jamais stables, ils peuvent varier tout au long du parcours, que ce soit en force pour le vent, en vitesse pour le courant et en ampleur pour les marées. C’est pourquoi dans la plupart des cas la notion de distance est faussée et l’on préfère parler en temps. Dans certaines épreuves et plus particulièrement celles effectuées en solo, la notion de durée de nage l’emporte sur le kilométrage.
L’eau libre se différencie de la natation en piscine par le fait que le succès ne consiste pas seulement dans la victoire face à un autre concurrent, mais à l’accomplissement d’un parcours et à un dépassement de soi. L’exploit résulte uniquement par le fait d’être allé jusqu’au bout même s’il a fallu mettre deux fois plus de temps qu’un champion.
C’est pour ces différentes raisons qu’en natation en eau libre il y a deux formes d’épreuves :
La course en ligne :
La plus connue, celle où plusieurs nageurs prennent le départ en même temps et effectuent le même parcours. Ce type de course fait l’objet d’une organisation soumise à une règlementation, régie de nos jours essentiellement par les règles de la Fédération Internationale de Natation Amateur. L’objectif est d’aller jusqu’au bout de l’épreuve tout en essayant de prendre l’ascendant sur ses concurrents. On distingue
+ La natation en eau libre qui correspond à toute compétition en milieu naturel à l’exception des épreuves de 10km.
+ Le marathon de natation qui est une épreuve en eau libre couvrant une distance de 10km.
Ces épreuves s’effectuent selon différents types de parcours :
– La traversée : comme son nom l’indique, cela consiste à traverser d’un point à un autre un bras de mer ou un lac.
– La ligne droite : comme pour la traversée, le nageur part d’un point et arrive à un autre, seulement tout au long du parcours il longe un rivage. Ce type d’épreuve a souvent lieu en rivière, mais également en mer et en lac. L’avantage que procure ce type d’épreuve si le site le permet, c’est qu’il donne aux spectateurs la possibilité de suivre et d’encourager les nageurs tout au long du parcours.
– L’aller et retour : le nageur part et arrive au même endroit après avoir contourné une bouée ou un obstacle naturel. Si le parcours s’effectue le long d’un rivage, les spectateurs ont la possibilité de suivre plus facilement la course.
– Le circuit : le nageur part et arrive au même endroit après avoir effectué un ou plusieurs tours d’un circuit repéré par des bouées ou des obstacles naturels. Ce type de parcours est fréquent en plan d’eau ayant une surface réduite. Très avantageux pour le public, car s’il y a plusieurs tours, il voit souvent passer les nageurs et il y a possibilité d’un point de ravitaillement fixe.
Dans ces deux derniers cas, les changements de direction sont matérialisés par des bouées ou des embarcations fixes visibles par les nageurs.
Ces courses doivent s’effectuer, comme le règlement le prévoit, dans des eaux soumises à des courants ou des marées de faible importance et d’une température supérieure à 16°C. La profondeur, en tous points de la course, doit être supérieure à 1 mètre, le départ et l’arrivée s’effectuent dans l’eau. Le site doit être convenable et la sécurité physique des nageurs assurée.
Les Raids :
De tout temps, les plus médiatisés, il s’agit d’exploits sportifs effectués individuellement, en « solo », sur des distances importantes et souvent dans des conditions difficiles. Le nageur doit souvent lutter contre le froid, les courants, la vie marine, le trafic maritime… Il s’agit souvent de traverser un bras de mer, un estuaire ou de descendre une rivière. L’objectif pour certains est d’aller jusqu’au bout. Pour d’autres il s’agit d’établir un record comme la première traversée réalisée, le temps le plus rapide, le plus jeune ou le plus vieux nageur, la première double ou triple traversée (par exemple 2 ou 3 fois la Manche non stop), ou le plus grand nombre de traversées effectuées par une même personne.
Le nageur s’organise lui-même en faisant valider sa traversée par l’intermédiaire d’un officiel habilité ou d’un huissier. Il peut également accomplir son raid avec l’aide d’associations qui valident l’exploit. Le règlement de référence utilisé lors des raids est celui établi par la Channel Swimming Association, organisme fondé en 1927 et habilité à valider les traversées de la Manche.
D’ailleurs, le raid le plus connu est sans aucun doute celui de la traversée de la Manche. Chaque été, de nombreux nageurs n’hésitent pas à se jeter à l’eau sur les traces du capitaine Matthew Webb afin de relier à la nage l’Angleterre à la France sur une distance d’environ 33km. Environ deux traversées sur dix aboutissent.
Pour effectuer ces raids, il faut être un nageur confirmé, en bonne condition physique, et avoir effectué une préparation adéquate plusieurs mois à l’avance.