Vidösternsimmet en Suède – 21,5km

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Il s’agit d’une traversée à la nage en Suède de 21,5km dans le lac Vidöstern au sud de Värnamo dans le comté de Jönköping. En 2014, je participe à la 4ème édition de cette épreuve qui remporte un succès de plus en plus croissant vu le nombre d’inscrits d’année en année, une dizaine en 2011, une vingtaine en 2012, une trentaine en 2013 et environ 90 en 2014 ! Les organisateurs espèrent atteindre le chiffre de 200 nageurs l’année prochaine et pourquoi pas dans quelques années, faire parler de la Vidostersimmet en natation longue distance comme on parle de la Vasaloppet en ski de fond. 

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Le samedi 9 août, accompagné de mes proches (mon épouse et mes enfants), j’arrive à 6h00 sur la plage de départ d’Osudden à Värnamo, là les organisateurs s’affairent. Il fait assez frais, environ 13°C, et les bénévoles préparent un grand feu de bois pour les nageurs et accompagnateurs qui désirent se tenir au chaud. Je retrouve mes 2 amis Français qui vivent en Suède et qui ont gagné les éditions précédentes : Sylvain Estadieu (qui a traversé la Manche en papillon en 2013) et Nicolas Bathfield (ancien nageur de mon club de Montpellier, vainqueur en 2013). Ils me donnent quelques conseils pour la course et surtout m’aident à comprendre ce qui se dit. 

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La particularité de cette épreuve longue distance, c’est que chaque nageur ne dispose pas d’un bateau accompagnateur mais d’une bouée de sécurité à tracter. Cela permet ainsi d’augmenter le nombre de participants. Pour le ravitaillement, l’organisateur a prévu 4 sites (1 dans l’eau et 3 hors de l’eau) à passer obligatoirement. Je récupère donc ma bouée marquée de mon numéro de compétiteur, pas la peine donc de se faire numéroter au feutre sur le corps. Sur les 90 inscrits, nous sommes 7 nageurs à participer en maillot de bain : 3 Français, 2 Autrichiens, 1 Polonais et 1 Suédois. La température de l’eau est à 21°C, ce qui est très confortable pour un lac en Suède. 

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Un peu avant 7h00, les nageurs se regroupent sur une ligne de départ fictive large de 20 mètres quand soudain : BOUM !!!! Nous sommes surpris par le bruit d’un grand coup de canon annonçant le départ. Après une seconde d’hésitation, nous nous mettons à courir dans le lac. Cette partie du lac est très peu profonde et nous allons courir pendant plus de 200m avant de pouvoir commencer à nager. A partir de ce moment-là, nous allons traverser toute la longueur du lac en passant par 4 points de contrôle correspondants aux lieux de ravitaillements et en suivant une vingtaine de grosses bouées jaunes placées tous les kilomètres environ. A chaque bouée et entre les bouées sont positionnés des bateaux pour assurer la sécurité.
Le lac est calme et je nage tranquillement jusqu’au premier ravitaillement situé à 3700m, cela fait à peine 6 jours que j’ai nagé en Serbie et j’ai besoin de voir si mes épaules ont récupéré. Ce premier ravitaillement s’effectue dans l’eau depuis des pontons installés par l’organisation. On me tend mon ravitaillement personnel que j’avais remis au départ pour chaque site. Je bois rapidement ma boisson énergétique tout en prenant le temps d’admirer un drakkar Viking transportant les organisateurs et VIP près de moi.

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Je repars avec un groupe de nageurs en combinaison qui avait pris du temps pour se ressourcer. Nous nageons dans le brouillard qui vient de faire son apparition l’espace d’une petite demi-heure, juste le temps d’inquiéter les organisateurs. Je me sens bien et j’arrive à tenir ce petit groupe jusqu’au 2ème point de ravitaillement situé 3900m plus loin. C’est une première pour moi car là, 50 mètres avant la table de ravitaillement situé sur la terre ferme, je suis obligé de marcher. Je passe de la position horizontale à la position verticale, les muscles de mes épaules se mettent à l’arrêt pour faire travailler ceux des jambes comme si l’épreuve était terminée. Mais non, il reste encore 14km à parcourir. Je vois ma famille m’encourager et cela me donne de l’énergie. Je m’avance jusqu’à la table où sont offerts toutes sortes de ravitaillements

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Attiré par ce qui m’est présenté, je laisse tomber ma boisson énergétique perso pour une barre chocolatée qui me fait plus envie !!! C’est l’occasion pour moi de tester pour une fois un aliment solide pendant une épreuve. J’ai encore une cinquantaine de mètres à marcher pour prendre le temps de mâcher et d’avaler cette gourmandise. Au moment de me remettre à nager…l’horreur !!! Mes muscles se sont refroidis et j’ai du mal à relancer. Je n’arrive plus à accrocher le groupe de nageurs en combinaison qui ne semble pas souffrir comme moi de cette transition. Le plus terrible encore, c’est que le prochain point de ravitaillement ne se situe qu’à 5500m. C’est à dire dans plus d’1h voir 1h30, alors qu’habituellement je me ravitaille toutes les 30mn. 

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Cela me parait durer une éternité mais heureusement que mes bras ont réussi à reprendre un bon rythme et que j’ai un nageur en point de mire pour me donner la cadence. Dehors, la météo est en notre faveur et le soleil alterne avec quelques passages nuageux. Au 3ème point de ravitaillement, je n’ai qu’une obsession, reprendre une voire deux barres chocolatées qui me fait tant envie depuis 5km. Là aussi, il faut sortir de l’eau pour s’alimenter, mais au lieu de me ressourcer, cela m’épuise encore plus. Je prends mon temps mais j’ai du mal à mettre à profit ces transitions hors de l’eau. J’ai des courbatures qui s’installent et c’est dur de repartir. 

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Comme le prochain ravitaillement est annoncé à 3400m, cela me motive un peu mais je nage avec les épaules très lourdes et j’ai du mal à sortir les bras de l’eau. Je me concentre sur les bouées placées environ tous les kilomètres, j’ai l’impression que cela dure une éternité entre chaque bouée mais pourtant lorsque je passe à côté je m’aperçois que j’ai un bon rythme. Je suis tellement concentré sur la trajectoire des bouées que je ne vois pas le 4ème point de ravitaillement. C’est lorsque je passe à sa hauteur à plus de 200m au large que je vais l’apercevoir. Comme il s’agit d’un passage obligatoire, je vais devoir impérativement faire un détour. Il vaut mieux car il n’y a plus rien jusqu’à l’arrivée située 5000m plus loin. Ce détour va bien me faire perdre plus d’une dizaine de minutes et me fatiguer physiquement et mentalement. Ce 4ème ravitaillement est aussi éprouvant que les autres musculairement et je vais prendre mon temps pour reprendre des forces.

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Les encouragements de mes amis venus m’accompagner en Suède pour la traversée (Anne et Gil qui m’avaient accompagné sur le Beltquerung ainsi que leurs fils) vont me donner la force de continuer et repartir. Il ne reste plus que 5000m à faire, cela va durer une éternité. Le vent s’est levé, mais de face, créant une difficulté supplémentaire avec un léger courant contraire à notre sens de nage… Je distingue au loin le petit pont situé une centaine de mètres avant l’arrivée. Je décide donc de ne plus suivre les 4 bouées qui longent le bord mais de tirer tout droit vers le point d’arrivée. Erreur !!! Je me retrouve à nager dans 20cm d’eau et à me racler les mains et les pieds sur des cailloux. J’essaie tant bien que mal de sortir de cet endroit hostile pour retrouver un peu plus de profondeur et effectuer les derniers kilomètres. Je passe une maison située à quelques mètres du pont, j’entends ma famille et mes amis m’encourager. Ça y est, je suis au bout de mes peines, la plaque d’arrivée est en vue … je termine ces 21,5km en 6h51’15, à plus d’une heure par rapport à ce que je comptais mettre. 

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Je suis content d’avoir été jusqu’au bout de cette épreuve. Au classement je suis à la 24ème place (sur 66 arrivants) en étant le 1er des nageurs sans combinaison. A la sortie de l’eau, on me remet une médaille, un T-shirt et je réponds en anglais aux questions du commentateur. Après avoir mangé un bon plat de pâtes servi aux nageurs et bu quelques boissons gazeuses, je fini ensuite dans un jacuzzi construit sur le site de l’arrivée en 2 temps 3 mouvements par l’organisation. Cela permet de me ressourcer et décontracter les épaules. Je suis rejoint dans ce bain hyper chaud par Nicolas (7h15’15), Sylvain (7h17’32) et mon fils qui lui a brillamment participé ce même jour à une course de 500m. 

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Cette course est amenée à attirer de plus en plus de monde, car l’organisation est au top et bien rodée pour accueillir encore plus de nageurs. De nombreux partenaires soutiennent l’épreuve et offrent des produits aux nageurs, accompagnateurs et au public présents à l’arrivée mais également sur les sites de ravitaillement. L’ambiance y est très conviviale et familiale…

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