Canet-en-Roussillon

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Mes premières traversées

Dès 1970, je fais mes premières brasses dans des structures clubs. L’hiver je nage au sein du club de Lyon Natation à la piscine de Lyon-Vaise et l’été je m’entraîne avec le club de Natation Canet en Roussillon.

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A cette époque, il n’y a pas autant de piscines qu’aujourd’hui. A Canet, nous nageons dans le port, dans un bassin de 25 mètres, délimité par des troncs d’arbre et des cordages. Jusqu’en 1976 (date de la construction de la première piscine de Canet), je nage dans ce bassin au milieu des poissons, du plancton et des méduses dans une température changeante, au gré de la météo (15° à 23°).

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Dans le port de Canet

Tous les matins, mon père m’amène au port pour que je puisse me faire plaisir et nager dans l’espace banalisé. Dans l’eau les longueurs ne me font pas peur et je montre des prédispositions pour les épreuves d’endurance. A partir de 1971, le club de Canet organise un des évènements majeurs de la station : la traversée de Canet à la nage. Au début des années 70, les traversées de ville sont nombreuses et attirent foule de nageurs et de spectateurs. Elles sont à la fois conviviales et sportives.

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L’année d’après, c’est au cours d’un entraînement dans le port que mon père apprend l’existence de cette traversée. Il décide donc de m’inscrire. Je participe à ma première traversée à la nage le 28 août 1972. La petite traversée a lieu dans le port sur un parcours en forme de triangle de 800m. A l’époque je nage dans la catégorie poussin, je suis le plus jeune. Pour cette première, je termine à la 12ème place. Je suis fier, je viens de gagner mon premier T-shirt événementiel ! Il traîne encore dans un placard du grenier familial.

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L’année suivante, je reprends part à l’épreuve. Cette année-là, motivé, trop sûr de moi et un peu trop excité, j’en oublie d’attacher mon maillot. Après le départ je me retrouve nu comme un poisson. Après avoir récupéré mon maillot au milieu du banc de nageurs qui me fonce dessus, je fais une superbe remontée et finis 2ème de l’épreuve. Cela va me servir de leçon pour les prochaines fois. Petit détail qui a son importance quand on a 9 ans, l’épreuve est mixte… Mais le plus formidable, c’est que je viens de gagner ma première médaille. Tous les copains ont défilé à la maison pour admirer la récompense bien exposée dans la salle à manger.

C’est au cours de ces traversées que je commence à acquérir de l’expérience sur la nage en milieu naturel qui est très différente de celle en piscine.

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Il faut nager avec les courants, se frayer un chemin au milieu des autres nageurs et surtout savoir s’orienter.

L’orientation, un sens que j’ai développé au cours de mes traversées. Rien ne sert de nager vite, si vous prenez une mauvaise trajectoire, la victoire peut facilement vous échapper. Il est difficile de repérer une bouée en pleine mer. Une mouette sur l’eau peut être confondue avec une bouée. Cela m’est déjà arrivé à l’entraînement. La mouette est un coach impitoyable, elle reculait à chaque fois que je levais la tête. Bonjour, les mètres en plus !!! Tout ça pour dire qu’il est nécessaire de visualiser à l’avance le parcours et de prendre comme repère des éléments fixes faciles à voir, assez hauts et distincts de loin (tour, cheminée d’usine, pic rocheux…), sur les berges ou les rivages. Un conseil qui a son importance, lorsque la mer est agitée, il faut toujours chercher ces repères lorsque l’on est sur la cime de la vague. Dans le creux, vous levez la tête pour rien.

Je commence à prendre goût à cette activité de pleine nature, malgré les bébêtes marines qui ne m’enchantent guère. Parmi ces animaux aquatiques, celles que je redoute le plus sont les méduses. D’ailleurs qui ne craint pas ces animaux invertébrés qui aiment à flotter à la surface de l’eau les jours de fortes chaleurs et qui suivent généralement les courants chauds ? Parmi elles, certaines sont urticantes, la plus douloureuse est la « Pelagia noctiluca ». Elle peut être saisie mais il faut éviter les tentacules qui possèdent le venin provoquant des brûlures et des lésions locales. Lorsque l’on rentre en contact de ces animaux, on ressent comme une décharge électrique suivie d’une douleur vive qui démange ensuite. Un peu comme si vous aviez été au contact d’une ortie. Le fait de continuer à nager dans l’eau de mer apaise la sensation de brûlure. Dès que l’occasion se présente, il ne faut pas hésiter à se passer une pommade à base de corticoïdes ou un antihistaminique, prescrit par un médecin, pour aider à calmer la douleur et les démangeaisons.

Mais lorsque l’on veut nager en mer, il faut faire avec…

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