En consultant différents sites sur Internet, mon épouse a eu la superbe idée de m’offrir, pour mon anniversaire, un bon cadeau afin de passer une journée inoubliable à «nager avec les dauphins en Méditerranée». Je tiens ici à préciser que l’accroche sur les sites de ces sociétés est assez malhonnête, car on ne nage pas avec les dauphins, les espèces présentes sur les côtes françaises n’acceptent pas le contact de l’homme dans l’eau. On se met plutôt à l’eau mais sans bouger pour tenter de les observer en pleine action. Voici donc le récit de cette journée de navigation de 8 heures au large des côtes varoises
J’ai rendez-vous tôt le matin avec 5 autres personnes dans la Marina de Mandelieu pour embarquer à bord du bateau qui doit nous emmener au cœur du sanctuaire Pelagos. Ce sanctuaire est un espace maritime de 87 500 km2 faisant l’objet d’un accord entre l’Italie, Monaco et la France pour la protection des mammifères marins qui le fréquentent. Il héberge ainsi de nombreuses espèces de cétacés (dauphins, baleines, cachalots, globicéphales…).
Après 2 heures de navigation, nous arrivons dans la zone propice avec toujours aucun cétacé en vue en fait c’est au « petit bonheur la chance ». Puis nous sommes rejoints par l’avion de repérage qui doit effectuer pour nous la recherche des groupes de dauphins. Nous navigons désespérément sur l’eau tout en scrutant l’horizon.
Soudain, après une heure d’incertitude, nous apercevons un aileron, puis deux et enfin trois ! La joie est à son comble sur le bateau, tous munis de nos appareils photos, nous essayons tant bien que mal de les photographier. Un dauphin nage devant la proue du bateau, c’est magique… Il s’agit d’un dauphin bleu et blanc, le cétacé le plus courant dans le bassin Méditerranéen. On le reconnait facilement à sa pigmentation gris bleutée (foncée sur le dos) à gris très clair et blanc (flanc et ventre), avec une cape de la tête à l’aileron, et en général une “écharpe ” blanche bien délimitée. Il est souvent rencontré en groupes de 5 à 50 individus et en eaux profondes.
Notre pilote et son coéquipier nous demandent de plonger dans l’eau et de les observer. N’ayant pas besoin d’enfiler de combinaison, je suis le premier à me mettre à l’eau. Ils sont juste à quelques mètres de moi. Mais les dauphins sont avant tout sauvages et évoluent dans leur milieu naturel, en deux coups de queue, ils sont déjà loin. J’essaye alors de me diriger vers les dauphins qui s’éloignent, soudain dans le haut-parleur, j’entends le capitaine du bateau : « Il ne faut pas nager, vous ne devez pas bouger, vous allez les effrayer !!! » C’est quoi ce délire ??? Depuis quand moi je vais effrayer les dauphins en nageant alors que lui avec son bateau est certainement plus bruyant et plus dangereux que moi ?? … je ne cherche pas à comprendre et suis les instructions, et puis les dauphins sont déjà loin. Pendant une bonne heure, nous allons renouveler cette opération, à chaque rencontre de dauphins que nous croiserons.
Nous allons ainsi nous mettre à l’eau une dizaine de fois et à chaque fois ce sera le même scénario : dès que nous sautons, les dauphins plongent à une dizaine de mètres de profondeur et nous passent dessous sans se retourner…puis plus rien. Il ne faut pas oublier qu’il s’agit bien évidemment d’animaux sauvages et leur observation dans l’eau dépend de leur bon vouloir (nourriture, présence de nouveau-nés, etc…), et de leur curiosité naturelle. Pas de chance ce jour-là nous ne sommes pas tombés sur des dauphins plus familiers que d’autres !
Cela reste malgré tout un moment fantastique, même si il est vrai que nous aurions aimé « nager » et jouer avec eux. Comparé à l’instant magique que j’ai vécu lors de ma traversée à Hawaii, je reste un peu sur ma fin…