La première annonce officielle d’une tentative de traverser la Manche à la nage vient d’Angleterre. J. B. Johnson, un nageur très connu à Londres pour ces exploits, annonce, après avoir effectué la descente de la Tamise à la nage, qu’il désire traverser le « Channel ». Des affiches sont aussitôt placardées un peu partout dans la ville de Londres pour annoncer sa tentative. Les paris vont bon train et les chances de réussite lui sont de 100 contre 1. Surtout que pour réaliser le pari, les conditions fixées sont les suivantes : Il doit accomplir la traversée d’une seule traite en moins de 12 heures et doit nager sans aide de n’importe quelle sorte.
Le 23 août 1872, jour fixé pour effectuer son pari, une foule s’est déplacée par millier pour assister à l’événement. C’est sans compter sur les conditions climatiques, peu favorable ce jour là. Pour ne pas décevoir son public, J. B. Johnson effectue alors, quelques démonstrations de nage.
Le lendemain 24 août, c’est à du grand spectacle que se livre J. B. Johnson. Il descend les rues de Douvres dans un chariot pour se rendre au port, avec une trentaine de médailles épinglées sur sa poitrine. Une fanfare l’accompagne pendant trois heures au milieu des milliers de spectateurs. Arrivé au port, l’entrée lui est interdite par le responsable du port. Ce refus, pour raison de sécurité certainement, est du au fait que la trop grande foule qui le suit ne peut accéder aux quais. Que cela ne tienne, le nageur embarque sur un bateau d’escorte et s’éloigne du quai afin que les spectateurs puissent le voir. Il se met alors à l’eau à 10h40 sous les acclamations du public. Il nage un peu plus d’une heure et parcourt environ 7 miles avant de remonter à bord de son embarcation estimant qu’il en a fait assez. (NY Times du 08/09/1872)
Ce ne sera pas le premier ni le dernier nageur à prétendre traverser la Manche afin de se faire remarquer.
La presse n’en fait donc pas un très gros écho dans ces colonnes. Mais le peu qu’elle en a parlé inspire quand même les imaginations et les prétendants vont se succéder.