Golfe de Maliakos : 11km en Grèce

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 Présentation

Comme nous avons été bien accueillis en Grèce et que j’y ai pris du plaisir à y nager lors de mes deux marathons précédents, je programme d’y retourner en 2010. Il faut dire qu’ils ont pas mal de courses supérieures à 10kms. En 2010, mon choix se porte sur un marathon en mer dans la région de Fthiotida situé 200km au nord d’Athènes dans la Grèce centrale. Il s’agit du marathon du golf de Maliakos d’une distance de 11km le samedi 3 juillet. Ce marathon est considéré par les nageurs Grecs comme des plus beaux mais également très difficile ! Après quelques recherches sur Internet, il y est mentionné que l’eau est à 16°C ! Surprenant lorsque l’on sait que la température en Grèce est déjà de 35°C à l’extérieur et que la mer y est généralement chaude à cette période. Mais il y aurait pas mal de vent dans cette région, ce qui pourrait expliquer cette faible température.

Cette compétition internationale est organisée par la municipalité de la ville de Raches et j’apprends 15 jours avant l’épreuve que je suis retenu par le comité d’organisation. Heureusement pour moi, car j’avais déjà tout réservé à l’avance pour bénéficier des tarifs de transport les moins chers. Lors du séjour, les concurrents sont hébergés gracieusement dans les hôtels de la région. Et c’est bien là mon premier stress avant de m’y rendre. Je dois arriver jeudi en fin de soirée, vers 21 heures à Raches, et la seule indication fournie par l’organisateur pour mon hébergement est le nom d’un hôtel (Scala) et un numéro de téléphone, mais sans aucune adresse. Après avoir de nouveau consulté internet, je m’aperçois qu’il y a plusieurs réponses et possibilités d’hôtels dans la région et aucune ne correspond aux indications données. C’est comme si j’avais rendez-vous dans un « Formule 1 » dans le département de l’Hérault, avec en prime, les indications inscrites en Grec. Je vais bien m’amuser ! Cela risque de devenir pour moi un « Athènes Express », à l’image d’une émission Télé réalité du moment, mais sans caméra. Au final, je gagnerai peut être une « amulette » de la compétition si j’arrive au bout…

 Le séjour

Après 10 heures de trains et d’avion j’arrive à l’aéroport d’Athènes. Je récupère ma voiture de location et me voilà seul au volant sans savoir lire, écrire ni parler le Grec pour trouver ma route vers Raches. J’ai juste en ma possession une carte routière acheté en France. Me voilà donc parti pour une course d’orientation de plus de 250km en voiture tout en restant extrêmement prudent, car là-bas, rappelez-vous, le code de la route n’est pas vraiment respecté. Après 3 heures de trajet dont une grande partie sur l’autoroute, j’arrive dans le petit village de Raches.

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Et là, oh, joie ! Des banderoles et des affiches annoncent la traversée, mais surtout il y a un panneau indiquant : « Hôtel Scala 400m ». Je suis sauvé, c’est bien là ! Je suis très bien accueilli par le responsable de l’hôtel. Il me remet un T-shirt et une casquette de l’épreuve à revêtir en présence des médias. Il me conduit ensuite à ma chambre et s’assure que je ne manque de rien. J’entre dans une grande pièce avec 3 lits, une cuisine et un balcon qui donne sur la mer et sa promenade. Je vais pouvoir enfin récupérer de cette longue journée de voyage malgré le bruit des télévisions retransmettant la coupe du monde de football dans les restaurants situés en dessous de ma fenêtre.

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Après une bonne nuit de sommeil, je suis levé à 9 heures. Dehors rien ne bouge. Alors que le soleil affiche ses 30°C, la vie dans le village n’a pas encore commencé. Les rues sont désertes et les terrasses vides. Je décide d’aller faire une petite baignade afin de gouter l’eau. La température n’a rien à voir avec ce qu’il était annoncé sur Internet (16°C). Elle doit bien faire 25°C. Elle est très limpide et je distingue parfaitement le fond. Il y a quelques poissons par ci par là et au bout d’une centaine de mètres des substances gélatineuses. Incroyable ! Me voilà au dessus de quelques méduses à l’air inoffensif. Décidément, où que j’aille, elles me suivent partout ! Je ne vais pas m’attarder et vérifier leur passivité. Je verrais bien cela demain. Je retourne vers la plage, la trempette est finie. Autant allait se promener et visiter la région. Je fais un tour en voiture à travers les étendues d’olivier vers les villes de Stylida et de Lamia. Mais il n’y a rien d’extraordinaire à visiter si ce n’est leurs églises d’un style très Orthodoxe. Avec la chaleur, je retourne en début d’après midi à l’hôtel afin de me reposer.

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 L’organisation

Au retour de ma promenade, je croise les organisateurs. Il s’agit d’employés de la municipalité d’Echineon. Ils mettent tout leur cœur et leur savoir-faire pour que la traversée soit une réussite. Ils n’ont rien à voir avec le domaine de la natation, il n’y a pas de club à Raches. C’est une organisation digne d’un meeting électoral. Il y a des banderoles et des affiches placardées partout dans la ville. C’est bien simple, dans toutes les rues, on ne parle que du marathon et l’équipe organisatrice est aux petits soins des nageurs. Continuellement on nous demande si tout va bien et si on a besoin de quelque chose… Les nageurs arrivent au fur et à mesure, les organisateurs leur remettent les clés de leur chambre, le document reprenant le déroulé de la journée du lendemain ainsi que le T-shirt et la casquette. Il n’y a pas de briefing, tout est noté sur le document.

Les organisateurs me souhaitent à leur tour la bienvenue et me remercient de ma participation. Le marathon reste international du fait de ma présence car tous les autres nageurs sont Grecs. On me présente Christina, mon interprète lors de la compétition. Elle a également pour mission de m’accompagner sur le bateau afin de me ravitailler. Elle m’explique le programme de la journée de samedi et je lui montre ce dont j’aurai besoin lors de la traversée : le positionnement du bateau sur ma droite ; le ravitaillement à l’aide des bidons préparés à l’avance et à me passer toutes les 30’ ; la gestuelle pour m’indiquer la trajectoire. Puis elle me donne rendez-vous au lendemain matin sur la plage de départ. Je la retrouverai là avec le pilote de bateau. Mon numéro est le 18. Nous sommes d’ailleurs 18 participants pour la traversée dont 4 femmes. Je ne m’attarde pas trop car le lendemain le rendez-vous devant l’hôtel avec le bus qui doit nous amener sur le lieu du départ est prévu à 6h15 « impératif » (5h15, heure française).

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Après une courte nuit de sommeil, je suis au rendez-vous à 6h10. Il n’y a personne, je suis le premier et le bus n’est pas encore arrivé. Me serais-je trompé ? Et bien non, j’ai oublié de rajouter des minutes supplémentaires grecques, les fameuses minutes méditerranéennes. Le bus se présente vers 6h30 suivi sans trop se presser, des organisateurs et des nageurs. Après avoir pointé tout le monde et passé un dernier coup de téléphone au retardataire (un habitué de la traversée), nous quittons l’hôtel peu après 7 heures. Dommage, j’ai perdu une bonne demi-heure de sommeil !

La traversée

Nous allons rouler un peu plus d’une demi heure au cours de laquelle le responsable de la course va nous faire signer une décharge et présenter les nageurs un par un. Evidement, je n’ai pas compris ce qu’il a dit sur moi… Nous arrivons un peu avant 8 heures dans la petite station balnéaire de Karmana Vourla. C’est sur une des plages de la station que nous attendent les bateaux qui vont nous accompagner pour le 12ème marathon du golf de Maliakos. Je retrouve Christina qui récupère mes affaires et me présente le pilote du bateau, un jeune homme chaleureux ravi de m’accompagner.

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 Le départ prévu à 8 heures et décalés de 15’ afin de nous laisser le temps de nous préparer et aux accompagnateurs d’embarquer. Je me badigeonne d’une crème protectrice contre le soleil et les méduses. On ne sait jamais au vu de mon entraînement de la veille, cela peut toujours être utile.

Le départ est donné à 8h15 au 18 concurrents. Nous allons devoir nager 6 miles, soit un peu plus de 11kms pour nous rendre jusqu’à la plage de Raches. Après quelques mètres de nage, nous sommes au milieu d’une flottille de bateaux qui cherchent à grands cris où se situe leur nageur. Cela va dans tous les sens. Je manque de me prendre un bateau qui me coupe la route et me stoppe net. Après une centaine de mètres, je suis rejoint par mon bateau et son équipage. La traversée peut commencer sereinement.

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La température de l’eau est de 25°C et dehors le thermomètre affiche déjà 28°C. Le temps est très ensoleillé et la mer est ultra plate. Des conditions de rêve vite stoppée avec les premières méduses. Il y en a de toutes les tailles et de toutes les formes. Pour certaines, c’est la première fois que je les vois. Par chance, elles sont éparses et à mi-profondeur. Avec la limpidité de l’eau, on les voit venir assez tôt. Je ne sais pas si c’est la pommade ou les méduses qui sont inoffensives mais je n’ai pas été piqué. Dès les premiers 500 mètres, je me retrouve aux commandes de la course avec un jeune nageur Grec. C’est alors que nous allons commencer à jouer au « Yo-yo ». La position change en fonction de la prise des ravitaillements. Un coup, il est devant, un coup c’est moi. Par contre nos trajectoires sont différentes. Il nage environ 100 mètres sur ma gauche.

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Derrière, le troisième nous talonne à quelques mètres sur ma droite. A mi-parcours je peux contempler sur ma droite l’île d’Evia. Toutes les 30’, Christina remplit son rôle comme nous l’avions convenu. Elle me fait passer ma gourde reliée à une ficelle. A l’intérieur, la boisson énergétique qui doit me permettre d’aller jusqu’au bout. Lorsque je nage, je la vois souvent regarder avec des jumelles et discuter avec le pilote. Cela me rassure, elle doit prendre la bonne trajectoire. Dans la 2ème partie du parcours, une flottille de bateaux nous a rejoint et nous escortera jusqu’à l’arrivée. A bord de certaines d’entre eux, il y a les médias. Mes accompagnateurs m’applaudissent, il reste encore 2 kilomètres à parcourir et je jongle toujours entre la première et deuxième place avec le jeune Grec. Nous sommes sur la même ligne mais espacé d’environ 50 mètres. Il n’y a pas d’entonnoir d’arrivée. Le premier sur la plage gagne. Dans les derniers 500 mètres, la jeunesse l’emporte et termine en 2h56’. Je fini 40 secondes derrière.

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A la sortie de l’eau, l’accueil est des plus chaleureux. Le maire me tend une serviette et une bouteille d’eau puis il me prend dans ses bras, me félicite et m’embrasse ! Va s’enchaîner ensuite de nombreuses accolades des organisateurs. Curieusement, les hommes me font la bise alors que les femmes me serrent la main ! C’est la tradition grecque… J’ai droit à de nombreux : « Congratulation ! » Les personnes sont à mes petits soins. Christina et le pilote me rejoignent et me félicite. J’en profite surtout pour les remercier de ce qu’ils ont fait pour moi. Sans eux, je n’aurais peut-être pas réalisé cette place. Je vais ensuite répondre aux questions des journalistes télé et me livrer aux séances photos avec plaisir. Pendant ce temps, les autres nageurs en terminent avec l’épreuve. Les 18 concurrents vont en découdre en moins d’une heure par rapport au premier. Nous avons tous rendez-vous à 14 heures pour la cérémonie protocolaire. Cela laisse le temps de retourner à l’hôtel se doucher et se reposer.

La cérémonie protocolaire

Le lieu de la cérémonie est prévu dans un restaurant à l’intérieur du village. Le maire et son équipe d’organisation sont déjà là. Il y a au centre les trophées et les récompenses et tout autour des tables pour accueillir les nageurs autour d’un repas. Il est 14 heures et je suis le premier. J’ai encore oublié l’heure méditerranéenne. J’ai encore droit aux félicitations et à leur gentillesse à mon égard. Les autres nageurs, les pilotes de bateaux et tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette épreuve ne tardent pas à arriver à leur tour. Nous passons à table et nous avons droit à un repas typiquement Grec. Avant les desserts, le maire prend la parole, c’est l’heure des remerciements puis de la remise des récompenses. Tout les participants reçoivent une médaille, un diplôme et des produits locaux (huile d’olive, olives…) pour les trois premiers, nous avons droit en plus à une coupe. Mais ce que je vais trouver de super, c’est que pour une fois on n’oublie pas les pilotes de bateaux. Chaque pilote est appelé avec le nageur et se voit attribuer un diplôme. Un petit geste sympa à garder en mémoire si j’organise un jour un marathon. Nous passons ensuite au dessert et le maire va de nouveau reprendre la parole pour me remercier de nouveau de ma présence entraînant les acclamations de la salle. Chapeau pour l’hospitalité et la qualité d’organisation ! C’est vraiment agréable de venir nager en Grèce. Les deux premières expériences m’avaient laissé le même sentiment. Je reviendrais surement, ils ont d’autres marathons et si j’ai un conseil : « N’hésitez pas à aller faire une traversée là-bas… »

En attendant d’y revenir, me revoilà parti à 2 heures du matin sur les routes grecs en direction de l’aéroport pour un voyage de plus de 10 heures qui me ramènera à la maison.

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