Traversée du lac de Zurich en Suisse (26,4km)

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En Suisse, il existe depuis longtemps maintenant et bien avant l’existence de l’eau libre en France un circuit de traversées à la nage. Ces traversées sont reprisent dans un calendrier édité chaque année et dans lequel nous avons puisé et participé à bon nombre d’épreuve, notamment avec mon ami Jean-Luc. C’est ainsi qu’après la traversée du lac Léman (Lausanne – Evian), nous nous sommes déplacés et avons nagé successivement dans le lac de Neuchâtel, le lac de Murten et le lac Majeur. Dans ce calendrier figure chaque année une épreuve de 26,4km dans le lac de Zurich. Il est temps pour un passionné de marathon comme moi de m’y inscrire. J’entraîne avec moi Cathy, toujours présente pour ce genre d’aventure. Cette traversée est organisée par le « Sri Chinmoy Marathon Team » et elle est très prisée car à peine un mois après l’ouverture des inscriptions, c’est déjà complet. Nous en avons fait les frais en 2008. Il faut dire que la traversée peut s’effectuer en maillot, en combinaison ou en relais. C’est ainsi qu’en 2009, nous bouclons notre dossier et l’envoyons le jour de l’ouverture des inscriptions. Nous sommes bien enregistrés dans la catégorie en maillot de bain et nous allons pouvoir participer à la 22ème édition du marathon international de natation Rapperswil – Zurich le dimanche 26 juillet 2009.

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Le voyage

Cathy, mes coachs (ma tendre épouse et mon fiston) et moi partons le vendredi 24 juillet 2009 au matin en voiture pour un périple qui doit nous conduire jusqu’en Suisse. Le trajet est long jusqu’à Zurich, plus de 700 kilomètres. Pour éviter la fatigue, nous faisons une halte en fin d’après-midi dans la ville de Fernay-Voltaire à la frontière avec la Suisse. Nous en profitons pour faire un plouf dans la toute nouvelle piscine municipale. Nous faisons un bon kilomètre dans l’eau pour nous détendre des 5 heures de routes…

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Après une bonne nuit de sommeil, nous voilà parti pour la Suisse. A notre arrivée le samedi à Zurich, nous nous rendons à l’aéroport pour aller chercher le mari de Cathy qui sera son coach. Il arrive de Paris où il vient à peine de terminer sa semaine de travail. Pas le temps de se reposer, nous avons le briefing dans 2 heures. Avant, nous devons confirmer et déposer nos bagages à notre hôtel situé en plein centre de Zurich. La ville se trouve dans une ancienne vallée glacière à 408 mètres d’altitude. Sa surface est de 92 km², dont 4 km² sont occupés par le Lac. Difficile de trouver du premier coup, nous tournons un peu en rond avant de nous apercevoir que notre hôtel se situe dans une zone piétonne. Il nous faut donc laisser notre voiture dans un parking hors de prix et faire plus de 800 mètres à pied avec tout notre matériel, sac de voyage mais également le ravitaillement. Nous prenons possession de nos chambres, et comme les aventures se répètent nous sommes hébergés dans une sorte d’auberge de jeunesse située au dessus des restaurants, une bonne nuit en perspective…

Après nous être installés, nous retournons à notre voiture pour nous rendre à Rapperswil, jolie petite ville surnommée la Ville des Roses. Elle se trouve sur la rive nord du lac, c’est là que dans moins d’une heure le briefing de la course doit avoir lieu.

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Le briefing

Vitesse limite oblige, nous mettons pratiquement une heure pour effectuer un trajet d’une trentaine de kilomètres. La pression monte, nous allons rater le briefing. Un stress inutile, car malgré la précision Suisse, à notre arrivée cela n’avait toujours pas commencé. Nous allons même pouvoir retiré auprès du secrétériat nos bonnets et T-shirts de la compét’ avant de nous rendre dans la salle bondée. Les organisateurs terminent les derniers réglages de leurs ordinateurs et le briefing peut commencer. Nous tentons de comprendre avec beaucoup de concentration les recommandations en anglais des organisateurs. Pour ma part, je ne capte qu’un mot sur deux mais d’ordre général il s’agit toujours des mêmes consignes d’une traversée à l’autre ! Ce qui est vraiment intéressant c’est que le discours est illustré d’un diaporama qui montre ce à quoi il faut s’attendre le lendemain. Le lac de Zurich a la forme d’une banane longue de 42 kilomètres. Il se compose de deux parties, séparées par un fort rétrécissement à hauteur de Rapperswil. Nous allons devoir nager la partie nord du lac en longeant la rive de Rapperswil jusqu’à Zurich soit un total de 26,4km.

Un des participants, prénommé Beat, prépare une thèse sur l’étude anthropométrique des nageurs de marathon avec le calcul de la masse adipeuse. Nous sommes conviés à la fin du briefing, à nous faire mesurer de long en large et même en travers avec un drôle d’appareil indolore en forme de pince, il va même nous apposer de drôles d’électrodes sur notre corps. Toutes nos mesures sont consignées sur une fiche type… Les résultats nous seront envoyés quelques mois plus tard et je découvrirai que je possède une masse graisseuse.de 21,9% et une masse musculaire de 46,7%.

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Retour sur Zurich en longeant le lac et en prenant des repères. Celui qui porte le plus mon attention est une énorme cheminée d’usine. Elle est située exactement à 3 kilomètres avant l’arrivée. Dès que je la verrai j’en aurai quasiment fini.

C’est parti pour une courte nuit de sommeil, le réveil est prévu à 4h du matin.

Le départ

Préparation des mélanges énergétiques, concentration maximale et nous voilà parti dans le petit matin pour 3/4 d’heure de route pour atteindre la ville de départ à l’autre bout du lac. Là nous sommes accueilli par un petit déj’ suisse (au muesli) au pied du château médiéval de Rapperswil, emblème de la ville. Nous faisons la connaissance des pilotes et de leurs bateaux. Nous avons la chance de tomber sur un adorable monsieur, Hansruedi Huber, qui parle français et possède une jolie barque. Il va ramer sans s’arrêter pendant tout mon parcours en se ravitaillant au muesli !

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C’est l’heure du graissage, tous les nageurs sont sur une bâche pour éviter de salir et graisser le parquet. La température de l’eau est à 20C°. Il suffit donc juste de graisser les endroits où cela va frotter. A côté de moi, il y en a qui se tartinent tout le corps, notamment un jeune indien qui doit tout juste avoir 16 ans. Cela me rappelle mes erreurs de jeunesse. Il est tout excité et doit certainement participé à son premier marathon. J’ai du mal à lui faire comprendre qu’il ne faut pas en mettre tant. Nous faisons également la connaissance d’un autre français qui participe à l’épreuve. Il s’agit de Sylvain, un strasbourgeois qui fait ses études en Irlande me semble-t-il. Il se prépare avec d’autres amis irlandais à traverser la Manche en septembre. Traversée qu’il réussira en 14h44’

Le départ des 115 inscrits (équipes-relais, nageur en combi et une trentaine en maillot comme moi) est donné à 7h précises, ma femme et mon fils sont dans le bateau avec le « rameur » et me suivent au bout de quelques mètres pour ne plus me lâcher pendant la traversée.

La course

Dès le départ je me sens très bien, je reste groupé avec une jeune allemande et le jeune indien. Mais dès mon premier ravitaillement je les distance sans vraiment chercher à le vouloir. Le jeune indien est déjà à la peine. Erreur de graissage !

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Ensuite je fais ma course tranquillement en tentant de temps en temps de rattraper un jeune nageur anglais en tête. Il est devant moi et toujours dans ma ligne de mire à une centaine de mètres. Je suis en seconde position et premier de la catégorie des plus de 40 ans. Le lac est calme et le soleil commence à chauffer. Les quelques vaguelettes que nous subissons proviennent des bateaux organisateurs qui font des aller et retour entre la tête et la queue de la course. Certain bateau, accompagnés de la presse s’arrête à nos côtés pour prendre des photos et filmer.

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Autour de moi le paysage est magnifique, je distingue des maisons luxueuses en bord de lac, des montagnes tout autour, des vignes sur des terrains pentus, des clochers à chaque changement de village, des petits ports très pittoresques. La plupart des localités riveraines sont desservie par des bateaux de ligne. Et après avoir passé 3 heures à nager dans cette eau calme, nous allons être secoués par le ballet incessant des bateaux qui traversent d’une rive à l’autre.

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Un bateau à roue à aube historique part du port de Mielen et passe devant moi. A cet instant nous sommes au point de contrôle des 14,4 km, je passe en deuxième position (en 3h42) à 4 mn du premier ce qui me donne une patate d’enfer ! Mon fils agite son petit drapeau français sur le bateau, c’est la première fois qu’il m’accompagne de si près sur une traversée, je suis motivé !

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Physiquement, je me sens bien et décide de mettre une petite accélération. Je rattrape le nageur devant moi et me situe au vingtième kilomètre, 25 mètres derrière lui. Seulement, les gros bateaux qui effectuent régulièrement la traversée du lac créent des vagues importantes qui me gênent un peu et rendent la fin du parcours plus difficile, mon épouse en subit les nauséeuses conséquences.

Je distingue au large la grosse cheminée, quand je serai à sa hauteur il ne me restera plus que 3 kilomètres. Se sentant suivi de près le nageur anglais devant moi accélère de nouveau. J’essaie de maintenir l’écart. Je vois doucement l’arrivée se profiler à l’horizon.

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La ligne finale (« Ziel » en allemand) est matérialisée par des tentes jaunes et une arche en ballons, enfin le but est là ! Dernière accélération pendant les 3 derniers kilomètres pour essayer de rattraper et dépasser le jeune anglais, mais rien y fait, il arrive tout de même 2 mn avant moi !

Je suis très heureux de terminer en 7h17  et premier de ma catégorie. L’accueil est très sympathique, on nous offre des colliers de fleurs à l’arrivée. Je suis interviewé et je réponds aux questions avec un anglais qui fera par la suite bien rire mon entourage. Nous avons à notre disposition des ravitaillements à profusion et nous pouvons également aller nous faire masser ! Pendant ce temps les autres nageurs en terminent avec ce marathon.

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Le jeune indien, malgré avoir mis autant de graisse, terminera épuisé mais heureux deux heures après moi et quelques minutes devant Sylvain le strasbourgeois.

Pour Cathy, malheureusement, le parcours n’a pas été si idyllique, elle a beaucoup souffert du froid, du mal de mer, et son ravitaillement ne lui a pas convenu ! Elle arrive tout de même 4ème fille de sa catégorie.

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La journée se terminée avec la remise des récompenses : bouquets de fleurs, coupes, spécialités suisses comme le …muesli !

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Pas mal de photos ont été prises avant, pendant et après le marathon, une vidéo sera même prochainement mise en ligne sur le site de la traversée. Souriez même en nageant, vous étes filmés !!!

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