Fort Boyard – La Rochelle à la nage 2009 (18km)

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Après Paris, nous avons pour projet de faire parler de l’association France Choroïdérémie dans le Sud-ouest de la France. En 2008, l’idée me vient d’organiser un événement autour d’un site très médiatisé : le Fort Boyard.

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Ce n’est que partie remise

Le week-end du 1er mai 2008, je fais un aller-retour en train de nuit pour découvrir Fouras, petite ville en Charente-Maritime, d’où l’on aperçoit au loin le Fort Boyard. Cette petite escapade est bien utile pour effectuer des repérages pour le prochain défi. Je rencontre le président du Club Fourasien de Motonautisme qui accepte gentiment de nous aider et accepte avec d’autres membres de son association de nous fournir les bateaux d’assistance. Le défi serait de relier l’île d’Oléron à Fouras par la nage en contournant le Fort Boyard. Ce parcours de 12 kilomètres nous fait passer devant cinq forts : Fort Boyard, Fort de la Rade de l’île d’Aix, Fort Enet, Redoute de l’Aiguille, Fort Vauban ou Sémaphore. Tout naturellement je décide de l’appeler « la traversée des cinq forts » et nous la programmons pour le samedi 1er juin, seule date possible au vue des cœfficients de marée. Il ne nous reste plus qu’à obtenir les autorisations. Alors que tout est bien engagé, quinze jours avant, nous apprenons qu’un championnat du monde de Jet ski, qui généralement se déroule fin juin, se déroulera le 1er juin et donc l’autorisation de nager nous est refusée. Mieux vaut polluer que de soutenir une bonne cause alors ! Que cela ne tienne, nous remettrons ça l’année prochaine.

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Le nouveau défi

En 2009, je modifie complètement le parcours. Au lieu de traverser de l’île d’Oléron à Fouras, je me dis que médiatiquement parlant, il est plus intéressant de relier le Fort Boyard, connu grâce au jeu télévisé, à la Rochelle, troisième ville la plus visitée de France. Le parcours passe de 12 à 18 kilomètres. Cette année nous obtenons les autorisations et nous voilà parti pour effectuer la traversée le samedi 13 juin 2009. Le vendredi 12 juin, nous arrivons en début d’après-midi au village vacances « d’Azuréva » à Fouras où nous sommes hébergés. Nous retrouvons la famille Faure de FC et prenons possession de nos appartements.

Vers 17 heures, Cathy et moi partons à la plage centrale de Fouras pour une petite baignade afin d’avoir un avant-goût de la température de l’élément liquide qui nous attend. Grosse surprise lorsque l’on met les pieds dans l’eau ! Elle est super chaude alors que sur les différents sites météo elle était annoncée à 17°C. Je prends un thermomètre et nous nous enfonçons dans un sable boueux et une mer marron. L’eau est à 25°C, alors que la température de l’air est à 23°C. Nous nageons tranquillement vers le large et la température commence à baisser 22°C. Nous commençons à nous poser des questions. Nous avons pris du poids et nagé l’hiver en mer pour rien ? L’eau est chaude, y aura-t-il des méduses ? Notre baignade dure une trentaine de minutes. A notre sortie de l’eau, je ne sais pas si c’est la chaleur de l’eau ou le voyage en voiture dans les jambes mais nous avons des sensations de vertige. De retour au village vacances vers 18h, nous avons rendez-vous avec les pilotes de bateaux du Club Fourasien de Motonautisme et de Ski Nautique. Là je retrouve Jean-Pierre Guillon, le président, avec qui nous avons eu de nombreux contacts par Email. La télé locale du web « Mativi » est également présente, ainsi que notre hôte qui nous a ouvert une salle. Je présente rapidement à tout le monde le projet puis avec les pilotes de bateaux nous étudions les meilleures trajectoires. Les quatre pilotes y vont chacun de leur expérience et de leur connaissance du Pertuis pour nous conseiller la meilleure direction. Au final, ce que j’avais plus ou moins étudié est validé puis en fonction de la situation ils improviseront. Une fois que tout est mis en place : heure de rendez-vous, nombre de bateau, etc …Nous mangeons des pizzas commandées par Marie-Cath de FC. Avec Cathy, nous en profitons pour manger des pâtes qu’elle avait emportées. Avant de nous rendre dans nos habitations pour une bonne nuit de sommeil, nous partons sur Fouras prendre le dessert. Nous nous rendons dans un petit snack avec vue sur le Fort Boyard à l’horizon. Le snack est tenu par un ancien rugbyman de La Rochelle très accueillant et très intéressé par ce que nous allons réaliser. Il nous pose des multitudes de questions sur notre préparation et en profite pour commander des T-shirts XXL de l’association à Marie-Cath. 

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Découverte du site

Le samedi matin tous les bénévoles de FC sont sur le pied de guerre de bonne heure. Ils doivent ouvrir un stand FC au marché de Fouras. Le temps est au beau fixe. Cathy et moi, nous nous préparons au village vacances et faisons nos mélanges de boisson pour le ravitaillement. Nous avons rendez-vous avec les pilotes de bateaux à 10 heures. Cela nous a permis de bien nous reposer. Une fois le matériel prêt, nous partons avec nos accompagnateurs en direction du port nord de Fouras où nous attendent nos pilotes de bateau et les journalistes de « Mativi ». Il faut faire attention, car si on tarde trop, nous ne pourrons plus partir à cause de la marée basse. A 11h, tout le monde a embarqué. Un petit coucou à ceux qui sont restés à terre, et nous nous dirigeons vers le Fort Boyard. Les journalistes en profitent pour nous poser des questions et filmer. Après une petite promenade d’une trentaine de minutes, nous faisons le tour du Fort en bateau. Il est vide car il n’y a pas de tournage de la fameuse émission prévu ce jour là. Les pilotes jettent l’ancre et certains en profitent pour pêcher. Pendant ce temps Cathy et moi nous nous préparons. Jean-Yves me badigeonne de crème solaire avant de mettre la graisse. Un des pilotes nous annonce la température 17°C. C’est bien ce que prévoyait la météo. Mais notre inquiétude ne va pas être la température de l’eau mais plutôt les petites bébêtes qui flottent entre deux eaux. Trois variétés de méduses tournent autour de nos embarcations : des marrons, des violettes avec des longues tentacules et même une de couleur encre bleu. Les pilotes habitués à pêcher nous disent qu’elles ne font pas mal. Sur le bateau de Cathy, ils récupèrent dans un seau la méduse gélatineuse bleue et un des accompagnateurs nous montre, en la prenant dans la main, que nous n’avons rien à craindre. C’est sûr, elle ne me paraissait pas très dangereuse. Nous avons les mêmes en Méditerranée. Mais celle avec tentacules, personne ne s’est amusé à l’attraper. Un journaliste de Sud-Ouest appelle Jean-Yves pour savoir où nous sommes. Il a raté le bateau le matin et ne veut pas rater l’arrivée. Il lui demande vers quelle heure nous comptons être sur La Rochelle. D’après les calculs nous devrions nager entre 5 et 6 heures. Il nous donne rendez-vous à l’arrivée vers 17h sceptique de nous voir arriver si tôt.

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La traversée

A midi, Cathy et moi nous nous jetons à l’eau. Midi est l’heure que nous nous sommes fixés pour profiter au mieux des courants. Nous partons trois heures avant la basse mer pour profiter des courants de marée qui doivent nous entraîner vers le Pertuis d’Antioche. Ensuite la marée montante doit nous ramener vers La Rochelle. Dès notre mise à l’eau, nous partons de suite, à la surprise de nos pilotes et accompagnateurs qui pensaient peut être que nous allions nous échauffer un peu. Nous nous éloignons assez rapidement du Fort et dès la première demi-heure nous sommes dans le prolongement de l’île d’Aix. Je fais les frais d’une première piqûre de méduse.

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Pas celles qui sont gélatineuses bleues, mais celles avec les tentacules. Je reçois comme un arc électrique et la douleur va durer une quinzaine de minutes avant de s’estomper. Au cours de ma traversée, je serai piqué à 4 reprises. Nous nageons à un rythme rapide, plus rapide que les prévisions. Ma vitesse de croisière est de 5.5km/h. La trajectoire initiale qui nous faisait faire une courbe se transforme en une trajectoire directe vers La Rochelle. Nous allons certainement nager moins que les 6 heures prévues. L’eau tant même à se réchauffer plus nous nous éloignons du fort. Elle monte jusqu’à 21°C. Cathy et moi nous nous ravitaillons toutes les 30mn pour compenser les pertes énergétiques. Après 2 heures de nage, je suis à plus de la moitié du parcours, Cathy est derrière moi à environ 1500m.

La Rochelle est en vue et le pont de qui va de l’île de Ré au continent est bien visible. Au ravitaillement des 2h30, Jean Yves m’informe qu’il voit bien le phare du Bout du Monde où se situe notre arrivée. Il en profite pour appeler le journaliste et l’informer que nous arrivons plus tôt que prévu. Il est plus que surpris et ne peut malheureusement se rendre sur la plage, il est sur un autre article. Jean Yves avise également la famille FC que nous n’allons pas tarder à arriver.

C’est le branle bas de combat. Ils quittent à peine Fouras et avait prévu de commencer à s’installer à 15h à La Rochelle. Au bout de trois heures de nage, nous sommes à marée basse et le phare du Bout du Monde n’est pas loin de moi, mais il faut que je fasse un large détour pour éviter les rochers qui viennent d’être découverts par la marée et le peu de profondeur pour les bateaux. Je suis enfin dans le prolongement de la plage des Minimes, je refuse mon dernier ravitaillement. L’eau devient de plus en plus chaude et je vois au loin des taches jaunes et vertes des couleurs de FC.

L’arrivée

Après 3h20 de nage, je pose les pieds dans le sable. Marie-Cath me prend dans ses bras en pleurant. Des baigneurs m’applaudissent. Ma femme et mon fils sont la pour m’accueillir ainsi que la maman de Marie-Cath très émue. Je remercie mes accompagnateurs qui nous rejoindrons plus tard après avoir amené le bateau à quai au port des Minimes. La presse n’est pas encore arrivée et les journalistes de « Mativi » n’ont pas eu encore le temps de venir de leur bateau vers la plage. Cathy ne tardera pas à arriver, la marée remontante, elle n’aura pas besoin de faire le détour que j’ai fait et passera au plus près du phare. Elle termine en 3h40 avec le même accueil.

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Le photographe de la presse locale vient d’arriver et nous allons devoir nous remettre à l’eau pour qu’il puisse prendre quelques photos. Il sera suivi du journaliste de Sud-Ouest qui nous avouera ne jamais penser que nous finirions si tôt. Un nageur avait déjà réalisé ce défi en 2000 et avait mis, en combinaison, 10 heures de plus que nous. Nous allons ensuite prendre une douche au bord de la plage près du stand de FC. Nous aurions du manger à La Rochelle, mais vu notre arrivée si tôt, nous avons décidé de rentrer sur Fouras au village vacances où nous avons fait un petit repas amical avec tous les participants à ce défi. Cela a été l’occasion également de fêter l’anniversaire des enfants de MC : Victorien et Noélie

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Après un petit massage et une bonne nuit de sommeil nous sommes tous rentrés le dimanche chez nous. C’était le déluge sur la route du retour et heureusement que la traversée n’a pas eu lieu ce jour là. D’ailleurs la traversée avec palmes entre l’île de Ré et le continent a été annulée ce jour-là. 

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Je remercie ici mon pilote, Jean-Pierre du club fourasien de motonautisme et de ski nautique, mon coach Jean-Yves Faure (et son papa Gégé) de France Choroïdérémie et son assistant Fabien Hartmann de la résidence Azuréva qui nous a généreusement hébergé, qui m’ont tous été d’un grand soutien et se sont montrés particulièrement à la hauteur de leur tâche… 

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