Au début du 20ème siècle, le public et la presse se passionnent pour les épreuves de grand fond comme le Bol d’or ou le Tour de France cycliste.
C’est ainsi que naît en 1905 une grande manifestation populaire au sein de la capitale : « la traversée de Paris à la nage »
Comme le sont quasiment toutes les manifestations sportives du début de ce siècle, cette traversée est née de l’association d’une société sportive et d’un journal. En l’occurrence Georges Moebs, président de la Société Nationale d’Encouragement à la Natation, s’associe avec Henry Desgranges, directeur du journal « L’Auto », pour mettre en place cette manifestation qui peut être considérée comme le point de départ de la natation marathon en France.
Cette épreuve réunit 516 engagements, mais les organisateurs, pour des raisons de sécurité, ne veulent pas plus de huit ou dix concurrents. Les responsables qualifient d’office 7 nageurs très renommés au début du siècle pour participer à la traversée : Holbein (Anglais), Paulus (Français), Bougoin (Français), Poullitou (Français), Burgess (Anglais), Billington (Anglais) et Miss Kelermann (Australienne).
Pour les deux ou trois places qui restent à prendre, une épreuve éliminatoire est organisée la semaine précédente.
C’est ainsi que 184 candidats prennent part à ces éliminatoires « ouverts à tous », professionnels et amateurs. Le départ des séries a lieu le dimanche 3 septembre 1905 au matin et les demi-finales, quant à elles, se nageront l’après-midi.
Aucun concurrent ne terminera ces éliminatoires. Malgré tout, lors des demi-finales, le nageur Bernhart est déclaré vainqueur par la presse puiqu’il est resté le dernier dans l’eau et a été sorti par mesure de prudence au bout de 3,8 km par les organisateurs. (Journal Vie au Grand Air du vendredi 15 septembre 1905)
Donc un huitième nageur prendra bien le départ de la première traversée de Paris la semaine suivante… et pourtant ce ne sera pas Bernhart !