Une épreuve de masse en Espagne
En 1976, j’intègre la section sport étude de Font-Romeu (Pyrénées-Orientales). Là, je rencontre Eric Pétron et Fabien Polin qui seront pendant 3 ans comme des frères. Eric sera d’ailleurs le précurseur du sauvetage côtier en France et nous aurons certainement l’occasion d’en reparler.
Mais c’est également à Font-Romeu que j’apprend que non loin de là, en Espagne, se déroule chaque 2ème week-end de septembre, une traversée à la nage qui attire plus de 2000 participants ! ! ! Il s’agit de la Traversée de Banyoles avec un grand T.
En 1977, je participe pour la première fois à cette traversée. C’est incroyable le succès qu’elle a (environ 500 participants en jeunes, 800 en filles et 1200 en garçons).
Les clubs s’y rendent en bus et c’est l’occasion d’une journée pour se retrouver, nager, pique-niquer et s’amuser ensemble.
Le rendez-vous à lieu au siège du club de Banyoles. Là, parents, enfants et entraîneurs se cherchent au milieu d’une foule innombrable. Il faut le voir pour le croire…
2 bétaillères attendent pour emporter les nageurs vers le lieu du départ. Puis c’est le grand moment, il faut monter dans ces camions. Le mot serait plutôt « s’entasser ». Et là, comprimés au milieu des odeurs de camphre et de transpiration, commence un rituel : tous les nageurs se mettent à chanter et à danser en sautant. Je ne vous raconte pas l’état des amortisseurs… Après un long (très long) voyage de 5mn, nous arrivons sur le lieu de départ. Une berge de 100 mètres de large où s’entassent 1200 nageurs derrière un filet en toile de jute. Les organisateurs nous remettent une pastille avec notre numéro de compétiteur que l’on attache à notre maillot. Tiens ! Des nageurs ont 2 maillots ? ? ?.
Et, d’un coup, le filet en toile de jute se baisse et une marée humaine se jette à l’eau. A partir de ce moment, tout ce que vous avez appris sur la technique du crawl à la piscine, peut rester au vestiaire. Une fois vous êtes au-dessus des nageurs une fois vous êtes en dessous, et là on apprend vite une nouvelle technique, pas besoin de maître-nageur. Le passage du bras hors de l’eau, se fait les poings fermés et pour avancer on s’aide des pieds de celui qui est devant ou de son maillot. Je comprends mieux maintenant pourquoi les 2 maillots ! ! ! Pour cette traversée je veille particulièrement à bien attacher mon maillot (voir la note Canet 1972), cela m’évite quelques désagréments.
Après une « lutte » de 2300m, c’est enfin l’arrivée. Les nageurs s’alignent les uns derrière les autres en file indienne au fur et à mesure de leur arrivée. Un public nombreux se bouscule pour voir ou rechercher des nageurs. Tiens ! Certains nageurs sortent en se cachant sur le coté au milieu des arbustes. Ils ont dû mettre un seul maillot (mal attaché) et ont donc perdu leur numéro. Ils sont disqualifiés pour tenu non réglementaire. 🙂
Après un pique-nique et une après midi à faire les fous au bord et dans l’eau, c’est la remise des récompenses. Une estrade à ravir un vendeur de coupe tellement il y en a (plus d’une centaine).
Cette année là, je terminerais 66ème. Mon meilleur résultat sera 5ème en 1979 et 1980.
Les années sont passées et la traversée a bien changé. Malgré le nombre augmentant de nageurs, la bétaillère a disparue et les nageurs se sont plus assagis. Mais le clou du spectacle est la remise de récompense où, depuis 1990, pour la petite traversée, le vainqueur remporte son poids en bonbons ! ! !