Après avoir participé à quelques traversées en France et en Suisse, notre prochain périple, avec Jean Luc, nous emmène au Danemark. Nous apprenons qu’un championnat open du Danemark de longue distance (5km) va avoir lieu à Kolding en 1993.
Nous nous inscrivons et partons en train à l’aventure. Après avoir passé 24 heures dans différents trains, nous arrivons à bon port. Nous cherchons dès notre arrivée un hôtel pour passer la nuit. Tous complets ! ! ! Finalement, nous parvenons, tant bien que mal par en trouver un, mais au-dessus d’une boite de nuit !
Super la nuit qui nous attend. Puis nous nous rendons à l’endroit où doit avoir lieu la compétition. Il s’agit d’un Fjord, l’eau est salée et la température de l’eau avoisine les 14°C. Comment allons-nous faire avec notre seul petit tube de graisse ? « On verra demain » me dit Jean Luc philosophe en rentrant à l’hôtel. De nos jours, si la température de l’eau est inférieure à 16°C l’épreuve ne peut avoir lieu. Le règlement a été modifié en 2005 et avant cela le règlement international mentionnait que la température devait être de 14°C minimum, L’épreuve pouvait donc avoir lieu.
Après avoir passé toute la nuit à attendre que les autres aient fini de danser, nous nous rendons sur le lieu de départ au petit matin. Et là, plus nous nous approchons du lieu de la course, plus notre inquiétude monte. Dans l’eau claire de la veille, flottent des milliers de petits sacs plastiques. Il s’agit en fait de méduses. Je commence à dire à Jean-Luc que je suis beaucoup moins motivé et que l’on devrait plutôt aller faire du tourisme ! ! Lui-même pas très rassuré me dit : « on s’est inscrit, allons retirer notre numéro et on verra après ». Les organisateurs, nous souhaitent la bienvenue, nous remettent un T-shirt et un pain de lanoline. Pour quoi faire ? ? ? Pour s’enduire le corps afin d’éviter l’hypothermie ; rappel l’eau est à 14° et nous nageons en maillot de bain. Nous ne pouvons pas prendre le départ si nous n’en avons pas mis une couche importante. Notre petit tube de graisse paraît vraiment ridicule à côté. Mon manque de motivation ne s’est pas amélioré, car les méduses sont toujours là. On décide de prendre le départ et si cela ne va pas, on s’arrêtera
C’est là que je me rappelle de mes expériences passées et repense qu’il y existe 2 catégories de méduses : celles qui piquent et celles qui ne piquent pas (chouette ! ça rassure vachement !). Par chance, nous plongeons avec celles de la 2èmecatégorie. A l’idée de prendre appui en nageant sur des corps visqueux et flasques, je vais passer 1km à nager la tête hors de l’eau à maugréer contre ce pauvre Jean-Luc. Puis au bout d’un moment, je me mets à nager normalement. A mi-parcours, alors que nous étions tous les deux à la 8ème place, nous allons rattraper tous les nageurs un par un pour finalement terminer aux premières places ! Je finis 1er et Jean-Luc 2ème.
Une douche chaude va s’imposer et heureusement que nous sommes arrivés les premiers : cela nous permet d’enlever toute la graisse qui restait avant les autres. Il fallait voir l’état des douches au bout du passage de quelques nageurs, une vraie savonnette ! ! !
Après la remise des récompenses, l’organisateur va gentiment nous prendre en charge et nous ramener à la gare pour récupérer nos trains de retour… en attendant de nouvelles aventures !